C’était il y a quasiment deux ans. Déjà deux ans ! Et à l’instar de ce qui s’est passé le 11 septembre, on se souvient tous du 13 novembre, de ce qui s’est passé et de ce qu’on faisait, ce jour et le WE qui a suivi. Aurélie Sillvestre, elle, a perdu Mathieu, l’homme de sa vie. Le papa de son fils Gary, le papa de sa fille, qu’elle portait alors (elle a accouché le 16 mars 2016). Fauché au Bataclan, Mathieu ne reviendra pas. Aurélie, elle, poursuit sa route.
Synopsis/4ème de couverture
« C’était un vendredi, la vie était belle ». Le cauchemar est arrivé un soir de novembre sans crier gare et la vie d’Aurélie ne sera plus jamais comme avant. Matthieu avait prévu de rentrer tôt après le concert d’Eagles of death metal. A 21h46, il lui envoie son dernier texto : « ça, c’est du rock ». Quelques secondes plus tard, les terroristes entrent au Bataclan et font basculer des dizaines de familles dans l’horreur. Matthieu ne reviendra pas.
Aurélie, au moment du drame, est mère de leur fils de trois ans et enceinte de cinq mois. Entre deuil et naissance, le livre raconte, d’un automne sanglant à un printemps layette, le combat invisible et émouvant d’une jeune femme qui ne veut pas renoncer à l’énergie, à la joie et au bonheur. Comment préparer une naissance lorsque l’on pleure le père de l’enfant à venir ? Comment rebondir quand tout vous assigne au statut décourageant de victime ? En partant de photos qui disent la quotidienneté de l’absence et la puissance de la vie qui s’accroche, elle témoigne de ce que fut une histoire d’amour assassinée et de ce que sera sa famille, amputée mais debout.
Quand la vraie vie ressemble à une tragédie où la mort et la vie se livrent un combat féroce.

Mon avis
Comment ne pas être bouleversée en repensant à l’histoire d’Aurélie? A toutes ces vies fauchées un doux soir d’automne parce qu’elles savouraient la vie? A ceux qui restent, blessés physiquement, blessés dans leur âme. Mais ici, pas de pathos, des mots justes et une incroyable force de vivre, de continuer, d’aller de l’avant. Un document qui prouve, une fois encore, l’incroyable résilience dont peuvent faire preuve certaines personnes face à l’épreuve. Qui donne envie de se battre, de savourer encore plus la vie, avec tous les plaisirs qu’elle nous réserve (et il y en a tant, je crois que tant que l’on n’a pas vécu de véritables épreuves, on ne sait pas les apprécier !). Et de saluer en silence la mémoire de ceux qui se sont éteints et d’accompagner, plein de joie et de bienveillance, ceux qui ont décidé de continuer, d’aller de l’avant.

« La seule chose que l’on puisse faire, c’est de s’aimer plus fort ». Phrase que Mathieu a dit à Aurélie au lendemain des attentats de Charlie Hebdo alors qu’ils défilaient comme bon nombre de français le 11 janvier. Chose à laquelle j’adhère à 200%, car même si c’est naïf de parler d’amour, je sais, car je l’éprouve, que c’est un puissant levier pour aller de l’avant. Etre entouré(e) est ce qu’il y a de plus précieux face à ces terribles épreuves que sont le deuil, la maladie et toutes les épreuves de la vie….
une de mes amies a perdu son fils lâchement assassiné à la terrasse du Carillon, bien sûr que la vie ne sera plus jamais comme avant !
et comme toi je me dis « aimons nous les uns les autres » sourions nous, écoutons nous !
je ne pense pas que je lirai le livre dont tu parles mais j’admire sans la connaître cette jeune femme qui a le courage de continuer à avancer en souriant !
Cette jeune femme force l’admiration par son courage ! Avait-elle le choix? Avec un enfant en bas âge et enceinte du deuxième au moment des attentats, ça a dû être cruellement difficile mais elle a eu cette force et l’entourage qui l’a aidée…l’amour aide beaucoup !
J’avais lu ce livre d’une traite…Un livre tout en délicatesse et en pudeur…
En revanche, j’avoue qu’après l’avoir teriné, je l’ai rangé à la cave…car ce qui est arrivé à Aurélie et par extension à Mthieu et aux enfants, est tellement triste que la simple vue de la couverture du livre m’émouvait beaucoup trop… Très égoïste de ma part, mais voilà…
il y a des livres, comme ça, qui marquent, qu’on a aimé lire, feuilleter, mais qui sont « durs », trop durs, parfois à relire ! J’ai lu aussi le livre de Maryse Wolinski, la femme de feu Wolinski, « Chérie, je vais à Charlie »… (à retrouver ici : http://leboudoirdevesper.fr/lecture-cherie-vais-a-charlie-maryse-wolinski/)
Merde, juste à lire ton article, mes lèvres se sont mises à trembler et j’ai les larmes aux yeux.
Le courage de cette femme …
c’est vrai qu’elle a dû faire face à quelque chose de terrible et a réussi (du moins, elle semble !) à s’en sortir !
Je suis assez partagée par toutes ces victimes des attentats, direct ou indirect, qui en ont « profité » pour publier des livres. Ils sont plusieurs et j’avoue être un peu mal à l’aise avec la démarche.
Au delà de ça, on lit tous ces livres avec une certaine curiosité malsaine et morbide, qu’on en ait conscience ou pas. C’est humain. Quand on ne l’a pas vécu, quand ces événements ont fait tant de bruit, on a besoin de pouvoir se le représenter avec précision. Et les livres aident à ça.
Pour le moment, je n’en ai lu aucun et je ne sais pas si ça changera.
Hello ! Je te comprends pour ce qui est de cette curiosité malsaine qu’on peut éventuellement ressentir à la lecture de l’ouvrage : je me suis posé la question, si ça n’était pas du voyeurisme… et puis je me suis dit que finalement, le voyeurisme, ça n’était pas ça… d’autant qu’au final, on n’est pas dans le pathos, on ne décrit pas l’attentat, la mort, mais plutôt la vie, on célèbre ici la vie qui continue, coûte que coûte ! Et comme tu le dis, les livres servent aussi, en quelque sorte, à exorciser cette peur de ce qu’on n’a pas vécu… J’ai vu que d’autres « survivants » avaient aussi écrits des livres, notamment le patron de la Belle-Equipe qui avait perdu sa femme et la mère de sa fille… bref, parfois, lire ces témoignages aide aussi à relativiser la vie quand d’autres ont vécu des choses terribles!