Aujourd’hui, on va parler d’une lecture pas drôle, mais qui m’a beaucoup aidée il y a quelques mois… Et un article plus personnel… C’est encore si proche. Et si j’en parle, c’est parce que je me dis que cette lecture pourrait aussi en aider quelques unes d’entre vous, maintenant ou un jour… On y parle du deuil, du décès d’un proche. On y passe toutes et tous un jour. Inévitable ! J’ai déjà vécu le deuil d’un proche, grands-parents en premier lieu, mais aussi un frère et ce fut éminemment douloureux… J’ai eu beaucoup de mal à faire face, menant en même temps une 3ème grossesse après une myélite qui m’avait fait suspecter une sclérose en plaques. Une année 2009 difficile, très difficile…

Mais lorsque mon père est décédé, à la fin de l’été dernier, en août 2017, j’ai cru un temps faire face : j’ai tout pris en main, seule. Les démarches directes au moment du décès, les funérailles (les larmes aux yeux en écrivant ces mots), et puis les démarches pour la suite, pour ma maman, administratives, les paperasses… et d’un coup, au bout de quelques semaines, un mois, un mois et demi après, un grand vide… Un immense vide. A tel point que je me promenais et d’un coup, je partais en larmes » sans raison ». Je mets bien entre guillemets, car pas besoin de vous faire un dessin, il y a avait bien des raisons. Vous vous en doutez bien ! Je me suis sentie terriblement vide, terriblement seule, sans personne qui comprenne, sans personne à qui parler avec une farouche volonté d’aller de l’avant pour – notamment – mes enfants.

La vérité (re-larmes aux yeux lorsque j’écris ces mots), c’est que mon père me manquait. Terriblement. Je re-pensais à tout ce qui n’existerait plus. Je n’arrivais plus à me projeter vers un avenir. Je voulais comprendre. Mais il n’y a rien à comprendre. La vie continue, comme je le disais. C’est la vie et c’est ainsi. Alors j’ai lu et je suis tombée sur ce livre du Docteur Christophe Fauré qui m’a énormément aidée.
A l’intérieur, l’auteur – psychiatre et psychothérapeute – décortique les mécanismes du deuil. Les étapes par lesquelles le psychisme doit passer pour appréhender ce deuil. Pas pour l’oublier, c’est impossible. L’accepter? Pas exactement non plus. Mais mieux le supporter, sans aucun doute. Y sont notamment abordées les questions suivantes : Combien de temps faut-il avant de reprendre goût à la vie ?
Pourra-t-on jamais vivre comme avant ?
Pourquoi la douleur revient-elle sans cesse ?
Faut-il masquer sa douleur ou la laisser s’exprimer ?
Les autres peuvent-ils comprendre et partager ?
C’est alors que j’ai compris qu’il fallait en parler clairement aux proches : exprimer notre souffrance, dire les choses, dire à quel point on souffre, car l’autre n’appréhende pas du tout (et forcément) le deuil de la même manière que nous qui le vivons de très près. Pour une personne extérieure, au bout de deux semaines, le deuil est une affaire classée. Pour nous, elle ne le sera jamais, elle vivra avec nous. Et c’est nous qui en ferons progressivement quelque chose de différent, avec le temps.
Dans le même temps, j’avais lu « nos 14 novembre » d’Aurélie Silvestre, qui a vécu un vrai drame (il n’y a pas de gradation, en mon sens dans la perte d’un proche, mais c’est le « traitement » qui en est fait qui complique les choses, dans son cas, c’est évidemment l’exposition médiatique autour des attentats qui a changé la donne.
Ces deux ouvrages m’ont aidé à y voir plus clair. relativiser certaines souffrances, en comprendre d’autres, mettre des mots et des informations sur un ressenti : être fatiguée est physiologiquement NORMAL après un deuil. C’est un processus de défense qu’on met en place.

C’est ce genre d’informations que j’avais besoin de lire. Pour aller de l’avant. Aujourd’hui, tout n’est pas rose, il m’arrive encore de pleurer, parfois le soir, parfois la journée… Au printemps, je retournerai au cimetière, ça n’a aucun sens pour certains, pour moi c’est important et c’est ça qui a son importance, l’usage que l’on fait de certains rituels… ça me rattache à certaines choses, j’aurai peut)être l’occasion d’en reparler !
En tout cas, je vous recommande chaudement la lecture de cet ouvrage si vous faites face à la disparition d’un proche ou lorsque vous y serez confrontée(s). Cela ne le fera pas revenir… Cela ne changera rien sur le cours des événements si ce n’est que comprendre vous aidera à aller de l’avant et de savoir que vous avez été comprise à un moment par quelqu’un….
NB : j’ai tellement bien aimé cet ouvrage que je me suis commandé – sur Kindle – un autre ouvrage sur « la transition du milieu de vie« . Je ne l’ai pas encore lu mais ça ne saurait tarder, je vous en ferai également un retour… le sujet est hyper intéressant…. et pas du tout triste : au contraire, je trouve que 40 ans, c’est le nouveau 30, alors allons-y gaiement ! (relire aussi à ce sujet : 40 c’est le nouveau 30 !)
merci pour ce partage plein de retenue et de discrétion !
je suis très tentée par le livre dont tu parles je vais voir si je le trouve en e-pub !
bon courage à toi et à tous ceux qui vient le deuil d’un proche
bonne fin de dimanche
Hello ! merci pour ton commentaire! je pense que l’ouvrage doit exister en epub, je sais qu’il fait référence dans le domaine « psy » pour le deuil et c’est vraiment mérité : il m’a beaucoup aider à « voir clair » à un moment où j’étais dans le brouillard total !
Un des livres qui m’a le plus aidée à la mort de ma soeur puis de mon père. J’y ai trouvé – et je trouve parfois encore – des réponses et des suggestions très complètes. Rien n’y est laissé au hasard et les mots sont puissants et justes. C’est le livre que je conseille à ceux qui doivent faire face à un deuil, j’en ai parlé sur mon blog il y a quelques temps d’ailleurs. Bonne journée et merci de ton partage, le travail du Dr FAuré gagne à etre diffusé !
Aurélie
C’est vrai que le travail du DR Fauré est vraiment « apaisant », j’avais vu aussi des vidéos de conférences où il intervenait et c’était vraiment intéressant !
Hello Anne-Lise, tu vois je fais une recherche sur ce bouquin et j’atterris chez toi… comme quoi.
Ton article me décide à l’acheter, j’ai besoin de ce genre de lecture. Les larmes « sans raison », c’est tous les jours pour moi, ça ne passe pas. Et je ressens comme toi le besoin d’aller au cimetière me recueillir, sauf que le dit cimetière est en Auvergne, ça ne facilite pas les choses, je n’ai pu y aller qu’une fois depuis.
J’espère que cette lecture m’apaisera un peu, comme quoi j’ai besoin de comprendre.
Coucou Fanny ! Si je l’avais eu en format papier, je te l’aurais volontiers fait parvenir (c’est tout le problème de la Kindle, compliqué de partager les livres !). Je te le recommande, car au pire, s’il ne t’aide pas, il ne te fera pas de mal : moi, il m’a aidée à voir plus clair sur mon ressenti… il ne règle pas le chagrin, mais il aide à surmonter certaines sensations, en rendant les choses compréhensibles… Je te mentirais en te disant que tout va bien, pour moi – et comme pour toi, j’imagine, c’est encore « frais », mais cet ouvrage m’a apporté une écoute que je n’ai pas forcément eu par ailleurs…Pour le cimetière, je te comprends, c’est quelque chose qui n’a pas de sens à proprement parlé, mais c’est un besoin. Pour moi, c’est moins loin, mais pas toujours facile non plus de m’y rendre… alors je m’attache à d’autres choses… même parler de lui me fait encore monter les larmes aux yeux… Bon courage Fanny, je te comprends à 200% ! Je t’embrasse, prends soin de toi !