Histoire de parfums 1/2

Histoire de parfums 1/2

L’article que je vais vous présenter aujourd’hui est un article que j’avais en tête depuis un moment et que j’ai enfin réussi à écrire… pas qu’il était compliqué, du tout, mais voilà, j’avais d’autres choses en tête… mais un esprit un peu nostalgique fait que maintenant, je me lance 🙂

Comment est née ma relation au parfum? Ma mère n’était pas une consommatrice de grands parfums, simplement sans doute car nous vivions assez simplement et que nous n’avions pas la possibilité d’acheter ce genre de produits. Trop chers, trop luxe, trop superflu, peut-être? Nous étions une famille d’ouvriers et ça ne faisait pas partie des habitudes. A la maison, en revanche, il y avait toujours de l’eau de Cologne, et c’est quelque chose qui est resté. Ma mère continue d’en utiliser, même si je l’ai depuis convertie aux parfums. J’avoue que la légèreté de ces eaux, le plus souvent hespéridées, m’est plutôt agréable, ça reste comme une madeleine de Proust.

L’eau de Cologne

Des rêves en bouteille : De mon côté, j’ai la chance d’avoir une marraine qui aime le parfum et qui avait la chance de pouvoir s’en offrir. A chaque fois que j’allais la voir, que je passais du temps, quand j’étais enfant, chez elle, en vacances parfois, je jouais « à la marchande » avec toutes les bouteilles qu’elle possédait : elle avait énormément de jolies miniatures. Je pense qu’elle était très bonne cliente de parfumerie et qu’à l’époque, les miniatures de parfums n’étaient pas si rares. Je me souviens avec beaucoup d’émotion de toutes ces mini-bouteilles, si désirables, si jolies, si mignonnes, qui renfermaient de précieux élixirs parfumés, si désirables, même pour une enfant qui ne pouvait en porter. Et puis il y avait les gros flacons. C’est amusant mais je m’en souviens beaucoup moins : des flacons m’ont pourtant marquée.

(c) parfumo – Sinan de Jean-Marc Sinan (la marque n’existe plus, je pense!)

Un Jean-Marc Sinan avec une cabochon en forme de virgule ou d’accent grave, un Habanita de Molinard, un Champagne d’Yves Saint-Laurent, avant qu’il ne soit rebaptisé Yvresse, un Poison de Dior. Des parfums globalement très capiteux, à des kilomètres de ce que j’aimais, et c’est normal, je n’étais qu’une enfant. Pour moi ça respirait le luxe, la volupté et tout ce que je ne possédais pas et dont je rêvais sans doute un peu. Un jour, je suis allée avec elle à la parfumerie et je me souviens que la vendeuse m’avait donné une miniature de l’Eau de Givenchy, je m’en souviens encore avec beaucoup d’émois. C’était plutôt adapté à ce que je pouvais porter, mais ce ne fut pas mon premier parfum attitré.

Mon premier parfum me fut offert par ma marraine, encore elle : le parfum d’une jeune fille, aux accents de Sarah Moon, vous l’aurez deviné, le fameux Anaïs-Anaïs de Cacharel… j’en ai longtemps gardé un flacon dans mon armoire à parfums, puis j’ai fait du tri… je l’ai porté longtemps et je l’ai eu en cadeau à de multiples reprises, en coffret, avec le lait et le gel-douche coordonnés, un réel plaisir. Un classique, peut-être? Même si les classiques ont changé aujourd’hui !

Anaïs-Anaïs de Cacharel

Puis est venue l’époque où, étudiante, je me suis offert mes premiers parfums, avec une partie de ma bourse (une bourse étudiante ne devrait pas permettre d’acheter du parfum, ça n’est pas son rôle, mais à vrai dire, mes parents m’aidaient aussi !). J’ai tout de suite été attirée par les parfums Lancôme. J’allais à la parfumerie, dans la rue qui mène à la gare à Arras, et j’optais une fois pour Ô de Lancôme, un hespéridé aux notes de coeur florales qui a toujours ma faveur. C’est sans doute ce qui se rapprochait le plus de la fraîcheur de ma jeunesse et de l’eau de Cologne que je connaissais par ailleurs… Puis il eut – toujours chez Lancôme – mon premier parfum de femme : le fameux Trésor, dans sa version Eau de parfum. Quand j’y repense, le parfum me plaisait mais ne correspondait pas à ce que j’étais à l’époque. Je l’ai pourtant porté longtemps, avec plaisir. J’en ai gardé un fond de flacon qui ne correspond sans doute plus à l’odeur originelle, mais ce fut le parfum de mes débuts de femme. Son jus était doré et m’évoquait la classe d’Isabella Rossellini, fille d’Ingrid Bergman. Une égérie magnifique à mes yeux.

Un de mes premiers parfums « de femme »

Pendant une partie de ma vie, je fus sans identité parfumée en voguant ça et là et surtout en devenant maman, c’était moins ma préoccupation…. mon odeur, c’était mon identité pour les bébés… j’en portais moins. Par pour eux, mais je n’en ressentais plus trop le besoin. A cette époque, je mettais tout de même occasionnellement Allure de Chanel, suffisamment femme, suffisamment doux mais tout en étant présent… avec l’aura qui entoure la marque du parfum.

Un autre encore…

Puis ce fut l’heure de la rencontre avec « mon parfum » : les Burberry. Le Burberry Body d’abord puis My Burberry qui est celui que je porte le plus souvent sans doute. Sans doute que je ne m’offrirais jamais le fameux trench qui me fait rêver, mais le parfum le remplace ! Oh, bien sûr, il y eut quelques orages et infidélités, notamment grâce ou à cause de ce blog qui m’a permis, à une époque, de tester d’autres fragrances toutes plus agréables les unes que les autres. Et puis toujours cette affection des premiers émois parfumés : d’où mon appétence pour le Cristalle de Chanel, l’eau de Givenchy ou encore le Light and Blue de Dolce Gabbana qui sont trois fragrances que j’aime toujours autant, légères, féminines, fraiches et « pimpantes ». Je crois néanmoins que le Burberry est le parfum sur lequel j’ai reçu le plus de remarques positives en mode « c’est quoi le parfum que tu portes? ».

My Burberry, mon « identité olfactive », s’il fallait se limiter !

Aujourd’hui, j’oscille entre le My Burberry, Idôle (que j’ai eu en cadeau à Noël) et Gabrielle de Chanel (que j’ai repris avec grand plaisir) en alternance avec Cristalle de Chanel, Light and Blue de Gabbana et l’eau de Givenchy. Tout dépend de l’humeur et l’envie, mais je me suis rendue compte que ça dépendait aussi grandement de ce que je portais en vêtement : tricot, sweat, jupe, robe, chemisier, il y a tout un rituel associé à ma tenue, mes bijoux et mon parfum. Bien sûr, il y a aussi des jours sans. Mais cette petite touche finale, ça fait du bien… c’est aussi ce qui, en ce moment, donne une identité olfactive à mes écharpes, mes foulards, mes manteaux. Et ce petit univers me rassure ! Je ne suis pas la femme d’un seul parfum, contrairement à beaucoup de femmes, sans doute… Trop amoureuse des fragrances pour me limiter, mais s’il fallait n’en garder qu’un, j’opterai pour My Burberry, je crois !

Une autre version de My Burberry : My Burberry Blush

Je vous donne RDV dans un second article dès demain où je vous ferai un petit point sur toutes mes découvertes et mes trésors (Lancôme ou pas).

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16 commentaires pour “Histoire de parfums 1/2”

  1. Très bel article, je trouve qu’on y ressent beaucoup de sensibilité !
    Moi j’ai découvert les parfums assez simplement, je crois ! Je ne me souviens pas vraiment !
    J’aime aussi les hespéridés (j’ai longtemps porté Ô de Lancôme également, j’ai vu qu’ils avaient sorti des déclinaisons, mais je ne les ai pas senties).
    Je ne connais pas très bien les Burberry, c’est d’ailleurs une marque que je « remarque » peu…

  2. Votre article m’a rappelé de jolis souvenirs. Nous avons le même âge ( à un an près je crois et quelques jours) et moi aussi j’ai eu Anaïs Anaïs comme premier parfum … mais mon préféré était l’Air du Temps de Nina Ricci. J’ai regardé par curiosité la composition olfactive de ce parfum : la rose, le jasmin , la violette …..et ce qui m’a fait sourire, c’est que grâce à vous, je viens de voir que depuis 30 ans, tous les parfums que j’ai porté contiennent …de la rose, du jasmin et de la violette….
    Merci pour ce sourire
    Bonne soirée

  3. Bonjour,
    Tu m’as fait voguer vers d’anciens souvenirs parfumés de mon enfance. C’est vraiment les premiers ressentis, le sens privilégié de l’enfance. Cela me ramène à mes grands-parents avec l’eau de Cologne Saint Michel. Puis comme toi mes débuts de femme avec des choix et des envies plus personnels et singuliers. Un vrai plaisir que j’ai peu à peu délaissé ces dernières années. Merci pour ce bel article et ce partage avec ton intimité.

  4. J’ai été si déçue quand les jolies miniatures ont été remplacées par ces petits cylindres tout vilains !
    je trouve ton histoire avec ta marraine très jolie…

    1. Merci ! Aujourd’hui, on s’échange des parfums, je lui en fais découvrir aussi ! (pour les fringues aussi… pour les miniatures, on n’en a quasiment plus, sauf en coffret ou dans les box, mais plus en achetant du parfum (pour Noël, j’ai acheté des parfums chez Nocibé, peu d’échantillons en échange, déçue !

  5. Ah le parfum… j ai commencé avec eau jeune à l’orientale, ensuite cacharel puis Courreges In Blue (ça n existe plus…) suis parti sur les Aqua allégorie de guerlain, puis Kenzo, puis la petite robe noire, j ai toujours mon patchouli de Reminescence et musc D alyssa Ashley depuis mes 17 ans… ma fille m offre des parfums. En fait j aime changer de parfum selon l humeur. J ai adoré l article, merci. Belle journée

  6. Jolie histoire, j’aime beaucoup beaucoup ce genre d’articles… concernant Anaïs Anaïs, on doit être de la même génération (je le savais 🙂 car c’était aussi un de mes premiers parfums… il y a aussi eu Loulou qui était beaucoup plus fort, de mémoire. Et aussi Eden. C’est une époque où je m’intéressais aux parfums Cacharel alors qu’aujourd’hui, je serai bien en mal d’en citer un seul de récent ! Un peu comme les derniers Lancôme, à part La vie est belle grâce à la pub avec Julie Roberts et le dernier dont tu nous a parlé, Idôle. J’ai vu qu’il y avait pas mal de déclinaisons de Trésor, mais je n’en ai senti aucune. Aujourd’hui, je suis fidèle à Dior, pour le moment !

  7. J’ai longtemps porté Trésor , puis j’ai bifurqué vers l’Eau des merveilles d’Hermes auquel je reviens régulièrement mais je porte aussi une Cologne de Jo Malone , Basilic & lime . Ça c’est l’hiver car l’été je mets O de Lancôme.

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