MISCELLANÉES #59 – psychose?

Allez, hop, hop, on dépoussière, on tire les rideaux, on ouvre les fenêtres, on aère un grand coup…. Le boudoir de Vesper était dans une espèce d’hibernation de laquelle – je me suis dit – il fallait sortir… Des choses à dire, j’en ai tout le temps, je ne sais pas qui ça intéresse, et c’est sans doute la raison de mon retour ici… En réalité, tout le monde donne son avis, des plus légitimes à ceux qui le sont moins, partout et n’importe comment (merci les réseaux sociaux, c’est bien mieux que le bon vieux comptoir en zinc et la tasse à café), et sur tous les sujets et particulièrement sur les sujets qu’on ne connait pas. Tout donne lieu à des polémiques, des psychoses, etc…. surtout en ces périodes un peu troubles (49.3, coronavirus, Polanski, climat) où chaque sujet est à prendre avec des pincettes. Et pourtant, tout le monde s’en donne à coeur joie.

Concernant la « crise » actuelle du coronavirus, sujet sur lequel je dirais que j’ai plus d’expertise que sur les autres (que les autres sujets), j’avoue être circonspecte : quand en 2009, il y a eu la « crise de la grippe A (ou grippe H1N1) », c’était peu ou prou la même psychose, du moins en partie. Là, on a atteint un paroxysme. En 2009, j’entendais/je lisais que les femmes enceintes étaient hyper à risques avec ce virus, j’étais enceinte. Je vous laisse imaginer mon degré d’inquiétude. Mon fils cadet, 3 ans à l’époque a chopé la grippe, direction l’hôpital (à l’époque, c’était le protocole !) pour qu’il soit dépisté. Retour à domicile avec masque pour lui et Relenza (un antiviral) pour moi et deux jours plus tard, il pétait le feu. Le test est revenu positif pour lui juste après, j’étais même étonnée du résultat, car il y avait un vrai gap avec ce qu’on nous disait du virus et ce que j’avais pu voir (même à l’hôpital en salle d’attente, sous sas spécifique !). Deux semaines après, ce fut au tour de mon cher et tendre d’être infecté. Evidemment, de nouveau inquiète… mise sous Tamiflu (un autre antiviral) pour me protéger, moi et mon bébé… au final, quand le vaccin fut disponible (ce fameux vaccin tant décrié), je suis allée à l’institut Pasteur de Lille avec mon fils aîné me faire vacciner !

Pourquoi je vous raconte ça? Parce qu’à l’époque, j’avais vraiment bien flippé des événements… j’ai passé une grossesse pas du tout sereine, en partie pour ça (et aussi d’autres choses plus personnelles). Et au final, ma fille est arrivée comme une fleur avant le printemps…

Et là, je constate que la psychose est de mise, de nouveau. Bien sûr, je pense que les médias en font trop – merci l’info en continu et l’avidité pour eux d’être celui qui en fera le plus et qui publiera le premier… mais s’ils n’informaient pas assez, on le leur reprocherait… Quel juste milieu adopter? Je ne sais même pas… De mon côté, je me contente surtout d’actualités destinées aux professionnels de santé et ce qui les inquiètent surtout, c’est de protéger et soigner dans les meilleures conditions qui soient. A côté de ça, certains médias se targuent de faire du bon boulot en publiant des articles débiles sur les pénuries de pâtes ou d’autres choses assez consternantes (pour avoir le nez dedans toute la journée, je suis très critique, oui, oui !).

Mais comme tout le monde, je m’interroge : je ne suis pas dans la théorie du complot, dans le « on nous cache des choses », juste que j’aimerai comprendre d’où vient cette psychose.

J’ai ma petite idée – en partie… A l’heure des chaines d’infos en continu (que je n’écoute jamais), de l’Internet qui permet de tout savoir en temps réel (et là, je suis ça de très près, de part le boulot), des réseaux sociaux, nous avons été aux premières loges du déploiement de l’épidémie en Chine… et ce que nous avons vu a fait peur. Un virus inconnu qui se répand, qui tue, des gens confinés chez eux, barricadés par les forces de l’ordre, des lanceurs d’alerte bâillonnés, des magasins dévalisés, des villes, que dis-je des mégalopoles où la vie s’arrête. Et on ne peut s’empêcher de transposer tout cela à nos propres modèles. Sauf que l’on oublie que nous avons eu un peu d’avance sur la Chine quand le virus est arrivé en France. Plus de connaissances (la recherche scientifique n’a jamais avancé aussi vite et de manière collégiale sur un virus !), davantage d’informations, pas le même sytème de santé (pas de médecins généralistes en Chine, ils vont donc plus facilement à l’hôpital !), pas le même sytème politique (la Chine est une dictature, on musèle les lanceurs d’alerte et on cache beaucoup de choses, censurent certains mots sur les réseaux sociaux, etc…)…

A côté de ça, même si j’ai beaucoup de clés de compréhensions, je n’explique pas certaines choses, je ne les comprends pas, et c’est ce qui nourrit l’inquiétude : quand on voit des soignants en combinaison digne d’une épidémie d’Ebola, des rues arrosées (en Chine) de produits désinfectants (ce ne sont pas des rumeurs !), et toutes les précautions, on a beau dire que ce virus est certes plus contagieux que la grippe, qu’il est moins mortel (et largement ! Heureusement !) que Ebola, etc… rationnellement, on devrait se dire que c’est rien ! Mais rien n’y fait : l’inquiétude monte….

A côté de ça, les anti-vaccins, habituellement virulents (un comble pour un anti-vaccin, non?) on ne les entend plus et ce sont sans doute ceux qui crient le plus au complot et qui guette la sortie d’un vaccin qu’ils ne manqueront pas de moquer/défier/conspuer quand il sera disponible. Les théories du complot pullulent, c’est absolument fascinant et inquiétant…

J’aurai encore des tas de choses à dire…. mais je vais arrêter ici cet article… parce que je ne sais pas s’il sera lu ni quel est votre point de vue…

Breaking news : au moment où je boucle cet article, j’apprends une bonne nouvelle. Paraitrait que l’épidémie recule en Chine ! Yeahhh !